Durée approximative :
10 minutes
PERSONNAGES :
2
femmes-1 homme
-
Mireille,
la coiffeuse
- Mr
Deville, le diable sous l’apparence d’un assureur
- Gabrielle,
l’archange sous l’apparence d’une bonne cliente
Synopsis :
Un salon de coiffure est ouvert le dimanche dans une
petite commune. Mireille coiffe régulièrement les mêmes clients.
Elle ne sait pas que parmi eux se cache le Diable qui lui
apparaît sous l’apparence d’un assureur et qui essaye désespérément de lui faire signer un contrat pour lui voler
son âme.
Mais Gabrielle, un archange dissimulé sous l’apparence
d’une bonne cliente est là pour lui mettre des bâtons dans les roues.
Décor :
Deux chaises face public qui
font office de fauteuils de salon de coiffure. Un panneau « ouvert le dimanche ».
Costumes :
Mireille : costume contemporain
Mr Deville : un costume cravate et un attaché case. Obligatoirement des cornes sur
le dessus de son crâne et les cheveux en brosse. Une fourche.
Gabrielle : Habits blancs. Robe ou pantalon avec
chemisier. Une auréole au dessus de la tête, maintenue par une petite tige en
fer.
Commentaires : En l'écrivant, il m'est arrivé de penser à ma première pièce "La poisse de Dieu, la farce du Diable" à cause de la présence de l'ange et du démon, la maturité en plus mais toujours avec humour et un athéisme détachement.
Commentaires : En l'écrivant, il m'est arrivé de penser à ma première pièce "La poisse de Dieu, la farce du Diable" à cause de la présence de l'ange et du démon, la maturité en plus mais toujours avec humour et un athéisme détachement.
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-EXTRAIT-
Une chaise
au milieu et une chaise à cour, disposées face public. Mireille, la coiffeuse arrive
à jardin sur scène et dépose un panneau « ouvert le dimanche » puis
elle se met face public entre les deux chaises, un peigne et une paire de
ciseaux à la main. Elle s’active d’une chaise à l’autre en fonction des
clients(tes) qui rentrent.[1]
Mireille
(Joviale)
(Sonnette d’entrée)
Bonjour Père Duquesne…Alors, je vous dégarnis le contour ? Ras et
propre ? Pas de soucis, je vous fais ça. Vous allez avoir une coupe divine
pour la messe de ce matin. (Sonnette
d’entrée) Bonjour, Mme Murillo…Une nouvelle coloration ? Oui c’est
possible. Vous allez à un baptême cet après-midi ? Ne vous inquiétez pas,
vous aurez la bonne couleur avant 11 heures. (Sonnette d’entrée) Mr Martin ! Encore vous…je vais croire que
vous ne pouvez plus vous passer de mon peigne et ma tondeuse, je vous taille le
bouc comme d’habitude… (Sonnette
d’entrée) Mme Tessier…Une permanente ? Pas de soucis, j’assure jusqu’à
17 heures.
Elle souffle de manière satisfaite puis retourne vers le panneau et se
prépare à sortir avec en coulisses.
Sonnette
d’entrée. Un homme habillé en costume cravate entre, un attaché-case dans une
main et une fourche dans l’autre. Deux petites cornes rouges dépassent du
dessus de sa tête.
Mireille ne prête pas du tout attention aux cornes et à la
fourche.
Mr Deville
Bonsoir.
Mireille
Monsieur Deville… j’allais
fermer. Mais entrez, je vous en prie.
Mr Deville
Merci. Inutile de
m’en prier très chère.
Mireille
(Désignant la fourche)Je
prends votre canne ?
Mr Deville
Je préfère la garder avec moi. (Il va s’asseoir sur le siège à cour, sa fourche à la main). Je
me sens démuni sans elle.
Il
dépose son attaché-case à ses pieds.
Mireille
Alors, je vous coupe
de nouveau les cheveux en brosse ? C’est incroyable comme ils poussent
vite depuis la semaine dernière.
Mr Deville
Vraiment ? Je
n’y prête guère attention. Le travail, le travail, le travail… Mes cheveux sont
bien le dernier de mes soucis.
Mireille
Vous êtes bien le
seul.
Elle s’active avec une paire de ciseaux et un peigne au-dessus de
la tête de Mr Deville comme si elle dégarnissait un surplus de cheveux.
Mireille
Ils sont épais mais
se coupent facilement. Je vous ai déjà dit que je n’en avais jamais vu comme
les vôtres ?
Mr Deville
Oui la semaine
dernière et la semaine précédente. Dites-moi, Mireille…Vous permettez que je
vous appelle Mireille ?
Mireille
Oui bien sûr. (Plaisantant) Nous sommes à un cheveu
d’être intimes, vous le savez bien.
Mr Deville
Toujours le mot pour
rire, très chère, j’adore…c’est exquis. Dites-moi Mireille, auriez-vous signé
cette assurance-vie que je tente de
vous faire souscrire depuis presque trois semaines maintenant ?
Mireille
L’assurance-vie…Ah,
mon Dieu !
Mr Deville
Inutile d’invoquer
Dieu, croyez-moi…
Mireille
Vous allez m’en
vouloir terriblement mais je crois bien avoir égaré le papier depuis la semaine
dernière…et sans ma signature
évidemment.
Mr Deville
Égaré ? Le
premier contrat s’était envolé et avait été emporté par le vent et celui-ci
vous l’avez… égaré ? Ne seriez vous pas un peu étourdie malgré que votre
charme exquis, chère Mireille ?
Mireille
Le premier, je n’y
suis pour rien. Visite de dernière minute de Gabrielle. Vous savez, l’organiste
de l’église...
Mr Deville
Gabrielle (Entre les dents) Oui, je vois qui c’est.
Il tapote des doigts le manche de sa fourche, visiblement
agacé.
Mireille
Elle entre, tout
juste après que vous soyez parti. Et là un vent sorti de nulle part, alors le
ciel était dégagé, s’engouffre dans mon salon de coiffure et emporte tout. La
publicité, les revues, les cartes de visite et évidemment votre contrat.
Gabrielle, confuse, alors qu’elle n’y était pour rien, m’a aidé à tout ramasser
mais votre contrat a été introuvable.
Mr Deville
Incroyable…
Mireille
Et le second… Eh
bien, figurez-vous, que je l’avais rangé dans le tiroir de mon guichet dans le
but de le lire plus tard et j’ai dû le déplacer avec autre chose parce qu’il
s’est volatilisé. Impossible de remettre la main dessus.
Mr Deville
Ôtez-moi d’un
doute…la semaine dernière, j’étais bien votre dernier client ?
Mireille
Non. Justement.
Gabrielle est venue juste après vous pour faire une petite coupe.
Mr Deville
Évidemment…Une petite
coupe dans le contrat, oserais-je dire…
Mireille
Rhooo…Mr
Deville…Qu’allez-vous imaginer ? Comme si la pauvre Gabrielle ne voulait
pas que je signe votre assurance-vie…Elle porte peut-être un peu la poisse mais
de là à penser que…
Mr Deville
Peu importe. J’ai
fort heureusement un autre exemplaire dans mon attaché-case et si vous vouliez
bien le signer. Il a toutes les modalités usuelles, plus un avantage
exceptionnel pour vos héritiers en cas de décès qui se traduit par…
Sonnette d’entrée. Une femme entre. Elle est habillée en
blanc et a une petite auréole au-dessus de la tête. Comme pour les cornes de Mr
Deville, Mireille ne semble pas les voir.
Mireille
Oh !
Gabrielle ! Justement vous voilà.
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