Durée approximative :
6 minutes
PERSONNAGE :
La
navigatrice
Synopsis :
Après
une catastrophe écologique mondiale, la Terre a été quasiment recouverte d’eau.
Des extraits du journal de bord d’une navigatrice qui tente de retrouver ses
enfants.
Accessoires : Des cordes et des voiles placés de manière aléatoire sur scène.
Un pied de tomate
éventuellement.
Costumes : Libre de choix
Commentaires : Un hommage aux navigateurs(trices) solitaires qui sont loin de tout. A travers une histoire d'anticipation qui mériterait d'être plus développée, la crainte d'une planète qui ne sera plus la même d'ici quelques décennies. J'ai amplifié de manière extrême la montée des eaux et ses conséquences.
Un seul en scène pour une femme qui fera parler sa fibre maternelle.
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Commentaires : Un hommage aux navigateurs(trices) solitaires qui sont loin de tout. A travers une histoire d'anticipation qui mériterait d'être plus développée, la crainte d'une planète qui ne sera plus la même d'ici quelques décennies. J'ai amplifié de manière extrême la montée des eaux et ses conséquences.
Un seul en scène pour une femme qui fera parler sa fibre maternelle.
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-EXTRAIT-
La Navigatrice
Journal de bord.
658éme jour depuis la montée des eaux.
L’espoir est une
chose fragile. Comme une fleur qui ose s’ouvrir timidement entre deux gelées
hivernales…Une fleur…Il me semble que ne pas en avoir vu depuis une
éternité…C’est comme un souvenir qui s’estompe au fil des kilomètres …Pas
croisé âme qui vive depuis deux semaines…. Je n’en peux plus de toute cette eau
au dessous de moi… J’en viendrais à vendre le peu que je possède pour un bout
de terre ferme…. Qui aurait crû que la Terre serait recouverte d’autant
d’eau ? Des milliards de morts, des villes et des pays dévastés à peine en
quelques semaines. Seuls ont survécu les
plus organisés. Voler dans les airs grâce aux vents et l’énergie solaire,
pouvoir amerrir et reprendre les airs…
Les navires-éolien
ont été conçu par des ingénieurs australiens à la fin du siècle dernier. Et ce
qui était au départ un véhicule de luxe pour riches vacanciers est devenu un
mode de survie. Une nécessité. Quasiment plus continents. L’espoir est une
chose fragile. Et celui de rencontrer enfin un bout de terre, une chimère.
J’ai déjà tout
raconté sur ce journal de bord au moins cent fois…
Des atolls
artificiels flottant de bric et de broc, gérés par des clans où le troc devient
le seul moyen d’échange. Plus de monnaies, plus de gouvernements, des
anarchistes ou des pacifistes selon la chance des rencontres.
La dernière tempête a
déchiré ma voile directionnelle il y a trois jours, mon navire-éolien flotte au
gré des courants d’airs chauds. Je me déplace du mauvais coté d’après les
instruments. La Cordillière des Andes est plus au sud-ouest.
Je dois réparer. Ils
m’attendent. Là-bas…La Paz, épargnée par les eaux, à 3660 mètres d’altitude. Un
des derniers refuges de la civilisation. Mes enfants sont là-bas. Comme des
milliers d’orphelins dont les parents n’ont pu être emmenés lors des grandes
évacuations.
Il fallait protéger
les plus jeunes. Sauvegarder l’espèce humaine.
Le monde se meurt
mais nous survivons malgré tout.
Je dois réparer. Le
navire-éolien est ma seule ressource pour retrouver ma fille et mon fils. Leur
père a payé de sa vie cette embarcation. Dérobée il y a un an, à un clan de
pirates aux environs de l’ancienne Tanzanie, au Mont Kilimanjaro.
J’ai déjà tout
raconté sur ce journal de bord au moins cent fois…
Il me manque chaque
jour. J’ai peur d’oublier son visage. Je revois son regard clair. L’’espoir au
fond de ses yeux…et la certitude de retrouver nos enfants.
Une balle l’a touché
en pleine poitrine alors que nous avions mis le navire-éolien en marche. Nous
avions saboté le système de décollage des autres véhicules. Ils n’ont jamais pu
nous rattraper…Mais cette balle oui.
Les balles des armes
volent haut et loin…
Il est mort dans mes
bras après plusieurs heures d’agonie. Il
m’a dit : « Laisses le vent te porter ». Ça a été ses dernières
paroles. C’est ce qui se passe désormais… le vent m’emporte plutôt qu’il ne me
porte. Je ne contrôle plus mon cap. L’Atlantique me paraît infini. Je dois
réparer.
Repérer un atoll
quelque part sous cette masse nuageuse. Une nouvelle tempête me serait fatale.
Je le sais. Le navire-éolien n’y résistera pas.
Je l’avais baptisé
« Hope »…espoir en anglais. L’espoir est une chose fragile. Comme une
fleur qui ose s’ouvrir timidement entre deux gelées hivernales…
La
Navigatrice
Journal de bord. 660éme jour depuis la montée des eaux.
J’ai pu réparer. Un petit atoll, aux environs de ce qui
fut la Floride. Pire que celui où je m’étais ravitaillé deux semaines avant. Il
flottait difficilement prenant l’eau à certains endroits.
Et surtout, dirigé par uniquement des enfants. Le plus
vieux n’a que quatorze ans. Le dernier adulte est mort de dysenterie il y a
quelques mois.
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