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Les 12 saynètes

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jeudi 7 avril 2016

DES CAILLOUX DANS LES GODASSES



par Eric Beauvillain et Wilfrid Renaud

Commentaire : Saynète écrite lors de l’improvisation « Ping-Pong » organisée par le proscénium. Cela donne un truc un peu bizarre, surtout que je n'avais pas bien lu les consignes de départ et Eric m'a appris en cours de "partie" qu'il fallait caser l'histoire d'une météorite....On n'a jamais recommencé depuis....

Pour demander l'autorisation aux auteurs : wilfrid.renaud@laposte.net ou ericbeauvillain@free.fr

Durée approximative : 5 minutes

Personnages
Lucienne ----------- Répliques de Wilfrid
Concierge---------- Répliques d’Eric

Synopsis - Une histoire folle survenue après une pluie de météorite pour dénoncer… Non, décidément, quelque chose ne va pas dans cette pièce. En plus, il fait froid, sur scène !

Décor - Plateau nu

Costumes - Comédiens habillés
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-EXTRAIT-

Lucienne entre avec une paire de chaussures arrachée.

LUCIENNE
Putain de bordel de merde ! Ce n’est pas possible !

CONCIERGE
Oh ! Là, oh ! Là, stop, m’ame Lucienne ! Faut pas rentrer comme ça, j’ai nettoyé, moi ! Ben qu’est-ce qui vous a mis dans un tel état ? Vous vous êtes encore bagarré avec le chien du bar-tabac ? Faut pas laisser faire, m’ame Lucienne. Vous voulez qu’on appelle la police ?

LUCIENNE
Non c’est votre chat ! Il est entré chez moi et m’a saccagé cette paire à laquelle je tenais beaucoup. J’habite au 3ème mais il avait trouvé le moyen d’escalader la gouttière, de longer la corniche et de s’introduire par le vasistas pour aller fouiller dans ma poubelle de salle de bains jeudi dernier.
Cie Prêts-textes-juillet 2017- Sainte Marie (La Réunion)

CONCIERGE
Avancez pas plus, m’ame Lucienne, je vous dis que j’ai lavé et quand j’ai lavé, on passe pas tant que c’est pas sec ! Mon pauvre minou… Vous y avez pas fait mal, au moins ? La brave bête. Vous vous rendez compte ? Monter jusqu’au troisième par la gouttière ? Avec ses pitites papattes ? Mouh, qu’il est meugnon, c’te bête-là ! … Quand j’vous vois, toute bloquée, là, comme ça, m’ame Lucienne, j’me dis que vous avez kek chose à m’dire. Avancez pas, c’est pas sec, que j’vous dis. C’qui m’fait penser que votre histoire, j’ai deux questions à y poser, là…

LUCIENNE
Je vous écoute.

CONCIERGE
Avancez pas, j’vous dis, m’ame Lucienne, c’est pas sec ! D’abord, la première question… Y s’est introduit jeudi dernier, c’est ça ? Parce que ça fait cinq jours, tout de même… Qu’est-ce qui fait que vous avez pas venu plus tôt ?

LUCIENNE
Parce que je travaille et que je viens juste de découvrir cette paire qui m’a coûté 300 euros ! La poubelle de la salle de bains passe encore mais mes chaussures de soirée, ça non ! Alors votre bestiole avec des antécédents psychiatriques, parce qu’il ne faut pas être très bien pour dépouiller une paire pareillement, votre bestiole donc, vous l’enfermez à triple tour avant que j’en fasse une descente de lit.

CONCIERGE
Oui, oui, on verra ça… Arrêtez d’avance, teudiou ! Vous croyez que ça se lave tout seul, le sol ? J’ai une seconde question… Pourquoi qu’c’est que vous arrivez de dehors, toute dépenaillée comme ça, alors que vous habitez au troisième ?

LUCIENNE
Je n’arrive pas de dehors, qu’est-ce qui vous fait croire cela ? Et puis c’est dangereux dehors, il pleut des cailloux. Enfin il a plu.

CONCIERGE
Ben c’qui me fait croire ça, avec vot’robe toute abîmée, la chaussure en moins, votre paire toute arrachée dans la main, c’est qu’vous venez de la porte qui mène à la cour arrière, tiens… Pis faudrait pas que vous avanciez dans c’t’état, tudiou ! A s’voit bien que c’est pas encore sec : a brille ! Là, là et là ! A brille, a s’voit quand même ! A moins que… C’est aussi la porte qu’amène du local à poubelles ! M’dites pas… Ah ! J’ai toujours pensé que ce vide-ordures commun était trop gros !

LUCIENNE
Apparemment pas...J’étais décidée à jeter cette paire, elle est resté coincée dans le conduit, j’ai voulu la récupérer et… Et me voilà devant vous. Donc en plus de ces chaussures vous me devez une robe neuve. Dites à propos de cette pluie, ça va recommencer d’après vous ? Je dis ça parce que ça pourrait être dangereux et ce conduit d’ordures me paraît rudement bien isolé, pas de fenêtre, ni rien de tel, un abri sûr quoi.

CONCIERGE
Ah ! Ben ça, avec tout c’qui pollue, ça m’étonnerait pas que ça pleuve tout le temps, maintenant… Mais vous allez quand même pas habité là-d’dans ?! Et mon chat, dans l’histoire ? Parce que ça fait ben d’puis jeudi que j’l’ai pas vu… J’m’inquiétais pas, il fait beau, ça lui arrive d’aller traîner quelques jours… Mais avec c’que vous m’avez raconté… J’commence à avoir du doute, là...

LUCIENNE
Vous avez essayé le magasin de chaussures au bout de la rue ? A la recherche d’une nouvelle proie peut-être ?

CONCIERGE
Attendez… C’est qu’je n’suis pas si dupe que vous pourriez le croire… Vous avez un problème avec mon chat et d’puis c’jour, j’le vois plus… Vous r’venez du vide-ordures et y’a eu une pluie de météorites… Vous l’auriez pas balancé sous un caillou pour vous en débarrasser dans les poubelles, au moins ?

LUCIENNE
Je n’ai que çà à faire peut-être ? Vous me les brisez avec votre chat. Ma paire de chaussures, vous devez me la rembourser.

CONCIERGE
Et pis quoi encore ? Alors que vous me salissez tout mon sol avec vos pieds crottés à cause de la pluie de météorites où que vous avez été tué mon chat ?! C’est qui ferait beau voir, tiens ! Parce que faut pas me la jouer, hein ! Moi, votre subtilité de passer par l’vide-ordures pour faire croire que vous z’y êtes pour rien, on me la fait pas !

LUCIENNE
(Réfléchissant)
On va la refaire cette scène, je ne crois pas que tu devrais prendre l’accent campagnard pour jouer le concierge. Essaye avec l’agent belge plutôt. On reprend quand j’entre…...Putain de bordel de merde ! Ce n’est pas possible !

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